#coronavirus #quefaire #médecins
J’ai posé la question suivante à plusieurs médecins impliqués activement dans la lutte contre le coronavirus : « Quelles seraient les actions qu’il faudrait mettre en place pour rendre la crise du coronavirus gérable, sans provoquer un effondrement économique du pays (i.e., sans bloquer tout le pays et fermer les entreprises) ».
Tous trouvent bien entendu que les mesures de distanciation sociale prises sont hyper importantes. Mais quatre autres actions ressortent également des discussions que j’ai eues avec eux.
Action 1 : Au moins doubler la capacité des soins intensifs rapidement (à l’horizon de 1 à 2 mois). Cela implique de construire ou d’acheter en urgence des outils de monitoring, des respirateurs, de former des infirmier.e.s à cette pathologie spécifique, etc. Des procédures très pratiques pour la prise en charge pourraient aussi aider. C’est toujours la même pathologie donc de telles procédures peuvent être synthétisées.
Action 2 : Le médicament qui à leurs yeux a le plus d’efficacité à l’heure actuelle et qui peut être fabriqué en masse est l’hydroxychloroquine. Ils se demandent s’il ne faudrait peut être pas en donner à tout le monde au moindre symptôme en assurant un contrôle électrocardiogramme 48 heures après la prise. Cela devrait être fait en prenant garde aux interactions médicamenteuses qui peuvent être possibles. Cela pourrait peut-être permettre de réduire les formes graves de la maladie de l’ordre de 50%. On note que l’hydroxychloroquine est déjà maintenant très largement utilisée en France pour traiter les patients souffrant du choronavirus.
Action 3 : Une nouvelle politique du masque de protection qui doit s’articuler autour des points suivants : 3.1 Une industrie de fabrication nationale du masque à développer en toute urgence ou alors avoir des accords solides avec d’autres pays pour s’en procurer en masse. 3.2 Laisser les FFP2 pour les soignants. 3.3 Obliger les personnes à sortir avec des masques, même en tissu bricolé. Cela pourrait permettre de réduire la transmission (moins d’émissions de gouttelettes).
Action 4 : Accélérer le développement de nos capacités de test. Dans un monde idéal, chaque personne devrait se lever le matin et pouvoir faire un test. Cela permettrait d’identifier directement les personnes contaminées et de les mettre en quarantaine avant qu’elles ne contaminent d’autres personnes. On note que la Corée du Sud a une politique de test extrêmement développée, ce qui semble lui permettre de contrôler la propagation du coronavirus.
Auteur : Damien Ernst – Publié le 18-03-2020
Merci Damien! Quel role à ton avis pourrait-on jouer comme data et AI scientists? Je pense par exemple que en ce moment collecter et mieux utiliser les données pourrait aider (entre autre) dans la definition des priorités de traitement.
Je suis en train de discuter avec le EU network AI Claire pour définir un statut de volontariat de data scientists pour se mettre au service des médecins/life scientists et fournir nos competences (si jugées utiles). Je pense qu’il faudrait demander aux médecins aussi de définir leurs besoins/priorités pour se faire aider par la communautés des autres scientifiques. Si tu as des idées/contacts n’hésite pas à me contacter
Merci Damien! Andaman7, projet par des patients pour des patients 🙂 a développé un module épidémie basé sur des recommandations de médecins (belges et internationaux). Il peut servir aux patients, médecins, hôpitaux, centres d’appel, gestionnaires de la crise… Here is more info on how Andaman7 can help: http://bit.ly/a7coronavirus Please review and let me know what you think.
Merci Damien pour ces informations et bravo à Vincent Keunen d’avoir développé cet outil formidable qu’est Andaman. J’espère que son utilisation va se généraliser car il est grand temps que les médecins aient accès à une très bonne source d’information basée sur leur communauté!
Bonjour,
Je ne mets pas en doutes vos informations, cependant afin de leur donner plus de crédit, pourriez-vous citer vos sources, en outre les médecins que vous avez interrogé.
Et où en est on dans ces objectifs ? Quelqu’un y travaille ? C’est prévu pour quelle échéance ?
Permettez à une simple citoyenne d’ajouter cette réflexion qui me paraît importante.
Selon les experts, il existe 3 stratégies majeures pour faire face à la pandémie : l’immunité collective (éventuellement avec distanciation sociale), le confinement total et le confinement partiel. Un groupe de recherche de l’UCL a examiné l’impact de ces 3 stratégies sur l’évolution probable de la pandémie et conclut que « plus on diminue les contacts entre les gens, plus le pic de l’épidémie s’étale dans le temps, moins il y a de victimes. Mais moins il y a de personnes immunisées contre la maladie et plus le risque d’une seconde vague d’épidémie, qui pourrait être tout aussi dévastatrice que la première vague évitée grâce aux mesures, est bien réel. » (https://uclouvain.be/fr/sciencetoday/actualites/le-grand-dilemme-isoler-versus-immuniser.html);
Comme il s’agit d’une situation inédite, il n’existe pas de preuve empirique de la supériorité à long terme d’une mesure par rapport aux autres. Après avoir rejeté la stratégie de l’immunité collective pour des raisons éthiques, et après avoir constaté que le confinement total n’était pas tenable sur le long terme, le Conseil National de Sécurité se dirige maintenant vers une « sortie du confinement progressive et ciblée », c.-à-d. vers la stratégie du confinement partiel.
C’est le moment de s’assurer que ces décisions seront prises sans discrimination et dans le respect des droits constitutionnels et démocratiques de chaque citoyen, notamment du droit à la liberté de disposer de son corps et de sa santé.
Dans cette nouvelle stratégie, il ne pourra s’agir d’écarter et d’enfermer les moins valides et les personnes âgées, tout en obligeant les valides et les plus jeunes de s’exposer à un risque accru de contamination (ce risque augmentera inévitablement lorsque le confinement total aura pris fin).
Nous savons aujourd’hui que le risque de décès et de séquelles graves existe dans toutes les catégories d’âge, même s’il est moindre chez les plus jeunes. En attendant l’aboutissement des recherches et l’arrivée d’un remède (vaccin, anticorps, …), le rôle de l’Etat est de créer un cadre qui réduit le risque au maximum pour tous. Il peut imposer la distanciation sociale et le port du masque dans les lieux plus fréquentés, interdire les rassemblements, prendre des mesures spécifiques pour la gestion des maisons de retraite et des hôpitaux. Il doit organiser des tests à l’échelle la plus large possible, assurer l’approvisionnement suffisant en masques et mettre à disposition des structures de soins adéquates, ..
Mais le rôle de l’Etat n’est pas de mettre les citoyens moins valides et les ainés sous tutelle en leur imposant un confinement qui devra forcément durer jusqu’à l’arrivée du remède ou d’une immunisation collective. La bonne stratégie est de leur expliquer objectivement les risques et demander leur collaboration. Ils le feront, car ces personnes ont du bon sens et sont responsables. Un écartement forcé de la vie sociale risque d’occasionner de graves dégâts chez ces personnes. Le remède sera pire que le mal.
Le rôle de l’Etat n’est pas non plus d’imposer à tous les autres de s’exposer à un danger de contamination accru. Toute personne qui estimera, en concertation avec son médecin, que la charge psychologique est trop lourde, devra avoir le droit au confinement jusqu’à l’arrivée du remède.
Le confinement doit devenir un droit et non une obligation. Le citoyen doit être correctement informé et encadré et il doit pouvoir choisir en connaissance de cause en son âme et conscience.
Voyez ma pétition à ce sujet sur AVAAZ : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/conseil_national_de_securite_coronavirus_droit_a_lautodetermination_pour_les_groupes_a_risques/?ekpbkfqb&utm_source=sharetools&utm_medium=email&utm_campaign=petition-944593-coronavirus_droit_a_lautodetermination_pour_les_groupes_a_risques&utm_term=pbkfqb%2Bfr
Can you share any other specific instances where using the mobile app proved to be particularly helpful in your academic responsibilities at Bournemouth University?