Date de publication : 29-09-2020. Auteur : Damien ERNST.
#FakeNews #Nucléaire #ETS
J’ai écouté le militant anti-nucléaire dogmatique Samuel Cogolati sur Bel RTL ce matin, voir https://www.rtl.be/info/video/759344.aspx . Je suis toujours étonné par la quantité de fakenews qu’il arrive à raconter en peu de temps.
On va se focaliser sur une de ses fakenews : La construction de centrales au gaz pour remplacer le nucléaire ne ferait pas augmenter nos émissions de CO2. On comprend qu’étant membre d’Ecolo, un parti qui met l’urgence climatique cœur de son programme, c’est un peu délicat d’aller expliquer au public que la sortie de nucléaire belge est un trophée pour l’écologie, alors que cela va augmenter nos émissions de CO2. Il faut donc bien prouver le contraire quitte à être malhonnête. Il y a quelques mois, il avait pour habitude de dire sur les plateaux TV que le nucléaire émettait tout de même beaucoup de CO2, plus de 100g par kWh (contre environ 350 gr par kWh pour une centrale au gaz). Mais bon, il a dû faire marche arrière car le rapport du GIEC estime à 12g par kWh les émissions de la filière nucléaire. Et parler d’urgence climatique en s’essuyant les pieds sur le rapport du GIEC, c’est … délicat.
Il a donc fabriqué une nouvelle argumentation, moins grossière, plus insidieuse et plus difficile à débunker. Quelle est-elle ? Tout d’abord il rappelle que les émissions de CO2 des centrales au gaz tombent dans le périmètre du fameux méchanisme d’ETS (voir https://en.wikipedia.org/wiki/European_Union_Emission_Trading_Scheme#Phase_IV ). Toutes les entreprises européennes tombant dans ce mécanisme ETS ne peuvent ensemble au total produire qu’une quantité de CO2 qui doit rester inférieure à un quota disponible déterminé par l’Europe. Donc, d’après lui, le fait de construire des centrales au gaz ne changera rien aux émissions de CO2 de l’Europe puisque les parties du quota qui seront utilisées par nos nouvelles centrales au gaz ne pourront pas l’être par une autre partie de l’industrie. Pour donner un exemple, nos nouvelles centrales au gaz belges obligeront peut-être les italiens à émettre moins de CO2 pour fabriquer des fiats 500. Malin non ? Pas tant que cela.
Pourquoi ? Focalisons nous dans une premier temps sur l’industrie de production d’électricité. Pour que le raisonnement de Monsieur Cogolati soit exact, il faudrait que cette industrie puisse ne pas échapper au système ETS. Donc, chaque fois qu’elle émet du CO2 pour produire de l’électricité, ce CO2 doit être comptabilisé dans ce système ETS. Ce n’est malheureusement déjà pas le cas. En effet, tous les systèmes de production d’électricité qui émettent du CO2 ne rentrent pas dans ce mécanisme. C’est le cas par exemple des petites cogénératrices au gaz. Ces systèmes sont d’ailleurs amenés de plus en plus à se développer avec l’augmentation du prix de la tonne de CO2 qui aura lieu si l’on diminue les quotas de CO2 liés au mécanisme ETS au niveau européen.
Autre point non discuté par Monsieur Cogolati : la délocalisation de l’industrie européenne et de nos émissions de CO2. En effet, en construisant de centrales au gaz ou pourquoi pas des centrales au charbon en Belgique (avec le raisonnement de Samuel Cogolati c’est la même chose au niveau climat), on fait augmenter le prix de la tonne de CO2. Simple conséquence de la loi de l’offre et de la demande. Donc la grosse industrie qui émet beaucoup de CO2 se trouve handicapée. Elle a donc un incitant pour délocaliser sa production, et donc ses émissions de CO2, en dehors de l’Europe. C’est d’ailleurs un phénomène que l’on observe depuis plusieurs années. Donc encore une fois, cette constatation montre qu’utiliser l’argumentation du mécanisme ETS pour dire que la construction de centrales au gaz n’augmentera pas les émissions de CO2 est totalement fallacieuse.
Mais bon faisons confiance à Monsieur Cogolatti pour ne pas se laisser abattre et fabriquer prochainement une nouvelle argumentation plus convaincante grâce à son usine à fake news !
Mais, vous comme moi, aimerions sans doute qu’il utilise son énergie de manière plus constructive pour répondre à la question suivante :
La Belgique, c’est 420 TWh de consommation d’énergie finale. Avec l’efficacité énergétique, on arrivera à diminuer ce niveau à 280 TWh. Le potentiel renouvelable en Belgique, c’est 80 TWh. On va faire comment avec les 200 TWh qui restent ?
Bonjour Professeur Ernst ,ou Monsieur Cogolati va-t-il installer toutes les éoliennes nécessaires pour remplacer à terme nos 7 centrales nucléaires ?
A-t-il déjà calculé ce que coûteront les entretiens , les réparations et les révisions de 1000 éoliennes par rapport
à ces mêmes coûts pour un centrale traditionnelle ?
Ce qu’il ne dit pas non plus c’est qu’en 4 ans , la cotisation CV offshore a augmenté de 84,5%
Damien Ernst propose de les mettre au Groenland.
Quand je pense que l’on parle de lui comme Ministre dans le futur gouvernement …….
Puis-je signaler à l’auteur que « fallacieuse » prend deux « l » ?…
M. Cogolati a répondu point par point à M. Ernst : la réponse de Samuel Cogolati :
https://samuelcogolati.be/actualites/2020/09/29/lettre-a-damien-ernst/. C’est assez convaincant…
Convaincant ne veut pas dire avoir raison pour autant
Sa reponse est pourtant claire et chiffrée contrairement à Damien qui est comme d’habitude, brouillonne et orientée
Vous devriez, peut être,… la lire.
J’ai lu la réponse de Mr. Cogolati. Pour répondre aux inquiétudes de l’impact de la fermeture des centrales nucléaires, il montre une graphique sur la quantité d’énergie électrique ventilée par source de production.
C’est tout simplement hallucinant. Ce graphique montre que nous brûleront jusqu’à 2,5 fois plus d’énergies fossiles et que nous devrons attendre après 2040 pour revenir à la situation actuelle en raison de la fermeture des centrales nucléaires. Mr Cogolati apporte lui même les éléments qui démentent son discours. Le qualificatif que lui attribue Mr. Ernst dans l’intitulé de cette discussion est donc totalement justifié à mon sens.
Non, brûler plus de combustible fossile ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre, même si on a développé le renouvelable.
j’adore quand un écolo dit « le surcoût sera pris en charge par l’état ! » Vive les taxes ! Et qui va payé les taxes ?
On ne tutoie pas, Mr Cogolati, tout cela pour abaisser un professeur d’université à votre niveau. Moi aussi j’habite à côté de la centrale, j’ai marché contre elle alors que vous n’étiez pas né ! Mais en adulte je sais que nous n’avons pas d’autres sources d’énergie suffisantes actuellement pour nous passer du nucléaire. Cf n’est pas un choix, c’est une constatation !
Sans vouloir polémiquer, reconnaissons qu’il y a malheureusement beaucoup de dogmatisme dans les attitudes anti-nucléaire. Il est d’ailleurs quasi impossible d’avoir un débat serein sur ce sujet basé sur des chiffres non manipulés.
Mr Cogolati que je n’ai pas le plaisir de connaître contrairement à Damien auquel il m’arrive de m’opposer sur certains sujets, dit des choses pertinentes sur lesquelles il est important d’insister. Dès que l’on parle d’énergie renouvelable, on pense électricité or celle-ci ne représente que 19% de la consommation finale d’énergie. L’énergie renouvelable (essentiellement PV et éolien) représente seulement 12% du mix électrique. La part d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie est donc de 0,12×0,19 = 0,023 soit à peine un peu plus de 2% auxquels il faut ajouter les autres renouvelables (5%) dont le potentiel de croissance est très faible et dont le caractère renouvelable est sujet à caution (bois de combustion essentiellement). Oui le nucléaire n’est qu’une pièce du puzzle mais il suffit de considérer le graphique de Mr Cogolati (Energy production by source) pour visualiser clairement l’impact de l’arrêt du nucléaire sur les émissions de CO2 et d’imaginer facilement la diminution d’émission que nous pourrions atteindre en les maintenant en activité, toutes autres choses restant égales, c’est à dire l’effort d’augmentation des énergies renouvelables qui ne doit pas être diminué.
De plus, si l’on peut espérer réduire de manière draconienne la consommation d’énergie finale, le vrai challenge est de remplacer les combustibles fossiles qui en représentent actuellement 75%.. L’idéal est évidemment de le faire par de l’électricité décarbonée (voiture électrique, chauffage par pompes à chaleur). Le besoin d’énergie électrique va inévitablement augmenter. Le renouvelable représente actuellement seulement 2%. Imaginer que l’on puisse se passer de nucléaire est un leurre. Les scénarios de l’Agence Internationales de l’Energie, du GIEC et même de l’Europe prennent tous en compte le nucléaire qui est incontournable comme une pièce importante du puzzle.
Ce qui précède ne tient pas compte de la nouvelle tendance à se tourner vers l’hydrogène, vecteur énergétique qui ne produit pas de CO2. C’est ignorer que plus de 90% de l’H2 est produit actuellement à partir de gaz naturel., en émettant du CO2. On imagine produire de l’H2 pour stocker de l’électricité verte par électrolyse de l’eau. Le rendement global du procédé (électrolyse, compression et stockage, conversion en électricité) ne dépasse pas 30%. Un gâchis scandaleux d’électricité verte. S’il faut mettre des électrolyseurs c’est en sortie des centrale nucléaires pour équilibrer le réseau en tenant compte des fluctuations du renouvelable.
Ce qui se passe d’ailleurs actuellement, c’est que les pays pétroliers, sachant l’avenir du pétrole limité, s’équipent en centrales nucléaires qui permettront la désalinisation de l’eau de mer et la production d’hydrogène décarboné qu’ils nous livreront à la place du pétrole ! Ce problème de transition énergétique est d’une complexité rare, nécessitant de sortir des débats dogmatiques.
Merci pour cette explication.
le problème n’st pas seulement pour ou contre le nucléaire, mais surtout « faut-il prolonger nos vielles centrales nucléaires? »
Sont-elles encore fiables? sont-elles encore viables sans subsides?
Voilà pour moi la vrai question.
Il me semble que la raison doit nous pousser à répondre non à cette question.
Il faudrait dès lors envisager la construction de nouvelles centrales. De nouyvelles génération. La france et l’Angleterre s’y essaient depuis de nombreuses années. Sans réel succès. En angleterre et en france les restards se sonta ccumulés pour atteindre une dizaine d’années et les budgets ont explosé.
Alors, pour ou contre le nucléaire?
La question n’est pas là.
une énergie neutre point de vue carbone, une énergie que l’on consomme moins, une énergie qui n’est pas attachée à des ressources fossiles ou minière doit mener les recherches scientifiques . La fusion nucléaire pourrait être une solution, la fission, je n’y crois pas. Alors, il reste un mix énergétique, il reste la circulation des énergies au niveau européen ou mondial, il reste la production locale d’électricité sur leur lieu de consommation à travers des Panneaux photovoltaiques, de la cogénération,
Les centrales nucléaires Belges n’ont pas de subsides ! Les travaux de mise à niveau pour prolonger un réacteur sont financés par l’entreprise privée qui les exploite. Cessez de faire croire que prolonger le nucléaire coûte aux pouvoirs publics !
La réalité, c’est que pour l’exploitant, le nucléaire restait rentable MALGRE les taxes et contributions monstrueuses qui doivent être versées à l’Etat, aux Régions et Communes ! La sécurité par un corps de la Police Fédérale comme la surveillance de la Sûreté par l’AFCN sont à charge de l’exploitant aussi !
Á chacun son opinion sur ce sujet, je respecte la vôtre, permettez-moi de vous faire part de mon avis, bien connu du reste par le Professeur Ernst que je respecte.
Clairement, je suis pour l’arrêt du nucléaire, cette énergie est beaucoup trop dangereuse et, les drames de Tchernobyl et Fukushima plus ceux que l’on nous a probablement cachés me renforcent dans mes appréhensions.
Les savants des pays touchés par ces accidents étaient convaincus de tout maîtriser, leurs certitudes ont engendré et engendreront encore combien de morts, de drames sociaux, pour combien de temps ont-il empoisonné toute une région sans compter les incidences sur la terre entière qu’on a bien eu soin de minimiser si ce n’est de nous cacher ?
Alors, et il ne faut y voir aucune agressivité, je vous pose les questions suivantes, auxquelles l’ex-ministre Marghem n’a pu ou pas voulu me répondre, si vous y répondez, vous les ‘’pour’’, objectivement, sans noyer le poisson, peut-être changerais- je d’avis mais je n’y crois pas !
Ce questionnement est celui d’un père et grand-père qui aime son pays, sa région et me paraît plus que légitime.
J’habite non loin de la centrale de Tihange, en cas d’accident majeur je fais quoi ?
L’information sera-t-elle bien menée ,
Ma réponse est clairement non, la plupart des bourgmestres, je sais de quoi je parle, seraient totalement pris au dépourvu.
Je tente de réunir ma famille, je suis éleveur, je fais quoi de mes animaux, on ne pourra pas rester éternellement confinés, nous devrons comme dans les pays touchés partir mais partir où, pour ne jamais revenir, serons nous acceptés dans notre exil, de quoi vivrons nous ? Que deviendront les entreprises de la zone atteinte ?
Quid de notre patrimoine ? Serons nous indemnisés ? Par qui ? Dans quel délai ?
Il faudra nécessairement repartir de rien ailleurs.
Y avez-vous déjà pensé ?
Les énergies alternatives existent, solaire, éolién, force des rivières, des marées, géothermie…et si nos politiciens l’avaient vraiment voulu nous ne serions aujourd’hui plus aussi dépendants de cette énergie que je désespère pour mes héritiers de voir abandonner au plus vite.
J’attends vos réponses.
Bien á vous.
Nous avons besoin d’électricité , avec de multiples façons de la produire , le bon sens est que cette production soit le moins nocive possible pour la santé des riverains qui habitent dans un rayon plausiblement nocif , à partir des risques encourus par un ou l’autre , qui veut habiter soit à côté d’une central nucléaire ou à côté d’une éolienne , la solution ayant reçu le plus grand nombre sera celle qui sera adopté pour l’avenir