De mémoire de sociologue des migrations passionné de football depuis 45 ans, il me semble jamais l’équipe nationale de football de Belgique n’a suscité autant d’engouement dans la société belge, même lorsqu’elle atteint les demi finales de la coupe du monde en 1986. Depuis le début de cette coupe du monde, nos diables multicolores font vibrer une société belge elle-même multicolore.
De certains électeurs de la NVA à des jeunes et moins jeunes issus de l’immigration, de Essen à Virton, les Diables rassemblent pour différentes raisons : ils ressemblent à la population belge dont ils sont en quelque sorte les représentants sociologiques ; ils sont bons et sont dans une spirale positive au niveau des résultats sportifs ; ils font l’objet d’un marketing redoutable ; ils nous donnent l’occasion de faire la fête en société dans une période socialement et économiquement morose.
Mais attention ! Il serait naïf de penser que ces jeunes garçons et leurs supporters vont résoudre les problèmes du pays ! Du reste, ils ne sont pas là pour ça ! Faire rêver des centaines de milliers de personnes et leur donner du plaisir ce n’est déjà pas si mal, même si ce n’est que passager.