L’arrivée de milliers de personnes et de famille sur le territoire de l’Union Européenne en provenance de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak ou encore d’Érythrée a été le macabre feuilleton médiatique et politique de l’été.

Les discours médiatiques et politiques relatifs à cet exode de populations manquent souvent de clarté et de précision. Je suis frappé par l’usage dominant du terme de « migrants » pour qualifier ces personnes et par l’amalgame fréquent entre les « migrants » et « les réfugiés ».

Or la précision sémantique est indispensable car le traitement politique d’une question dépend fortement de la manière dont elle est formulée. Si l’on parle de « migrants » en général, on jusque qu’il n’est guère utile de distinguer entre les personnes qui fuient la misère, les conflits ou encore les personnes mobiles hautement qualifiés. Cette catégorie de migrants amène des confusions entre des champs liés mais néanmoins très différents des politiques publiques. En revanche, si on parle de « réfugiés », on inscrit d’emblée dans l’espace des droits de la personne humaine et de leur protection, le socle prétendu de nos démocraties. Refouler un « migrant » indéfini » est beaucoup plus facile et socialement acceptable que ne pas venir en aide de manière adéquate à des réfugiés !

Les milliers de personnes qui se pressent cet été aux portes de l’Europe ne sont pas des migrants indéfinis. Ce sont des réfugiés comme nos grands-parents qui fuyaient la Belgique pour échapper aux Nazis. La politique à leur égard, ne pas être une « politique migratoire reposant sur leur éventuelle contribution à notre développement économique. Il s’agit d’une question éminemment humanitaire et politique. Nous avons non seulement le devoir de leur venir en aide mais aussi le devoir d’ouvrer à la pacification des régions de départ dont le chaos est aussi en partie mise aux erreurs et au manque de force et de courage politiques des grands dirigeants européens. Nous avons aujourd’hui l’occasion redonner du souffle au projet européen en montrant que les droits de l’homme et la solidarité ne sont pas juste des mots mais qu’ils inspirent nos politiques.

 

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